Un mélange éclectique de musique qui tend tour à tour vers le rock alternatif, le pop rock, un petit côté punky- funky trash par moment. Bref un mélange innovant et original de musique, « noisy-romantico-imprévisible », un mélange de colère, de nostalgie, d'émotions, de violence de sexe… : Voila un petit résumé biographique que j'ai fouiné à droite à gauche :
Le groupe prend forme en 1999 d'une aventure qui nait quelques années auparavant quand John Stargasm (vocals, piano…) le chanteur- leader du groupe s'enregistre dans sa cuisine sur une minicassette. Il forme le groupe et s'entoure de Fabrice (batterie), Mika Nagazaki (basse), Greg (guitare), Kris Dane (guitares, backing vocals…) et Sanderson (Contrebasse). Il choisit de s'appeler GHINZU la veille d'une émission Télé en juillet 2000, nom venant d'une marque de couteaux japonais vendus au télé-achat US dans les 70's, dont le slogan est : " plus on coupe, plus ils s'aiguisent".
Leur première date française a lieu début décembre 2001 aux Trans Musicales de Rennes. Leur premier album « Electronic Jacuzzi » sorti le 15 décembre 2000 et déjà vendu à plusieurs milliers d'exemplaires, a été autoproduit par leur label Dragoon, créé par et pour le groupe. Il représente un tournant dans la pop contemporaine et contient 12 titres qui voyagent entre le groove et le bruit à la manière d'aucun autre groupe. La section rythmique est détendue et innovante et génère un groove élastique et planant en parfait contraste avec les sons des guitares et de contrebasse. L'essentiel de sa maturité vient de son côté expérimental : duos de basses, ballades au piano accompagnées de rythmes tranchants, distorsions, humour et autodérision, speed-pop, et bien sûr, le bruit. C'est une musique contemporaine qui, à sa conception, invite à une redéfinition de la manière d'écouter et de jouer de la musique : Ghinzu extrait les sons des instruments plutôt que de les jouer de façon conventionnelle. C'est un album plus brut, plus organique, avec un parti pris assez radical, sur la production : avoir quelque chose de très live, de très imparfait avec plein d'impuretés, assez désinvolte. « Blow », leur 2ème album (une petite merveille aussi )est sorti en Belgique en Février 2004 et en France le 24 août dernier. Un album plein de l'âme qui anime ceux qui vivent le rock comme un appel à mener une autre vie. Il faut parcourir cet album pour le plaisir de s'y perdre et d'y découvrir les personnages les plus incroyables, les aventures les plus folles, et les destins les plus poignants. Les textes transpirent une sorte de « dandysme » vénéneux, vision sarcastique mais aussi attendrie, mettant en scène les héros du sexe quotidien, ou brocardant les notables. Cette exquise finesse jure crûment avec l'anarchie contrôlée et jubilatoire qui émane de leurs concerts, comme pour affirmer le fil conducteur de l'album.
Ils sont dans la même veine que DEUS, probablement parce qu'ils sont belges et qu'ils font du rock. Ils sont dans la même veine que Muse parce qu'ils utilisent le piano comme instrument de base pour composer quelque chose d'assez romantico-classique. Ils sont dans la même veine que les Who, dans la même veine que les Kinks pour certaines parties à l'humour un peu sarcastique. Enfin on peut les comparer aux Strokes par leur image forte (mais pas par leur manière plus linéaire d'aborder la musique) : en costumes ils aiment bien jouer avec l'image et la travailler parce que le rock c'est pas que de la musique...
Dans le domaine de l'image, il y a un truc qui est très chouette dans la pochette de l'édition belge : la photo... Le chanteur décapité tenant ta tête devant un micro, bras tendu, avec le sang qui gicle ! C'est assez proche du contenu de l'album, à la fois violent, hardi et classieux. En France, ils ont opté pour une version beaucoup plus soft…
En résumé, quand ils commencent un morceau on ne sait pas trop où l'on va arriver... Et c'est ce qui plait ! Avec Ghinzu, on prend le temps d'installer une certaine ambiance pour profiter des contrastes qu'il peut y avoir entre cette ambiance et ce qui va suivre. Ils essaient de développer un univers, des images, des histoires au delà de la musique et qui en même temps en fait partie totalement et c'est tout ! C'est plus une question d'histoires racontées, de fantasmes réalisés on non on ne sait pas très bien !
(http://www.e-blacksheep.org/article.php3?id_article=285)